6 septembre 2011

Ma huitième merveille du Monde


Pour mon second weekend loin de Manille (début Juillet), j’ai réalisé un vieux rêve. Etant gosse, je me suis juré de voyager pour découvrir les 7 merveilles du monde. Mignon mais un peu couillon ce p’tiot. Le « tu comprendras quand tu seras grand » s’est appliqué une fois de plus et j’ai depuis fait une croix sur les jardins suspendus de Babylone et autres délices gréco-romains tombés en ruine. Mais aujourd’hui, je tiens ma revanche puisque j’ai foulé pendant tout un weekend la huitième merveille du monde. Je vous vois déjà ricaner mais je suis extrêmement sérieux : cet outsider tient son titre d’une source sûre et unurkundable, Wikipédia.  Et puis merde, je réalise mes rêves de gosses comme je peux.

Le convoi franco-australien quitte Manille en bus le jeudi soir, tente de glaner quelques minutes de sommeil dans un déluge de clim glacée et de films de série B en tagalog (cimer la culture locale), et arrive enfin au petit matin à Banaue. Rice terasses, there we are. En soit Banaue, mis à part le petit déj’ pris sur une terrasse ensoleillée, n’a rien d’une huitième merveille du monde. Ce n’est pas très beau, pas très accueillant et franchement pas excitant. Alors, on file à Sagada sur le toit de notre jeepney pour goûter à l’adrénaline de la spéléo. Le voyage dure 3heures : c’est très long oui, mais c’est très beau. Nos fesses se souviendront longtemps de ce slalom entre les nids de poule sur les pistes boueuses de montagne, mais ce n’est rien à côté de ce que nos yeux retiendront. Sous le ciel bleu, se dévoilent petit à petit les rizières en cascade qui arborent un vert intense, annonçant la récolte toute proche. Notre piste caillouteuse traverse les villages de paysans et serpente tranquillement dans ses montagnes patiemment sculptées par l’homme. Comme souvent aux Philippines, nous sommes dans un paysage de carte postale. Entre ciel et terre. Entre gris et vert. Une merveille.

                Le transport s’annonce aussi impressionnant que notre destination : les grottes de Sagada. Accompagnés de deux guides et d’autant de lampes à pétrole, on s’enfonce dans la grotte où on entend crier les chauves souris. Les visages trahissent déjà une question qu’on se posera plus d’une fois : était-ce une bonne idée ? La pierre glisse, le groupe avance lentement, l’obscurité s’installe, les pieds sont hésitants, la rivière souterraine se rapproche, l’adrénaline monte. Il ne m’en faut pas plus pour retomber en enfance : je suis tout excité de grimper, escalader, courir sur les pierres mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur du ravin, du noir complet percé seulement par nos deux faibles lanternes, des larges ombres sur les parois et des animaux visqueux et mystérieux qui m’attendent derrière chaque pierre. Mais au final le gosse qui est en moi est tout simplement heureux de réussir à franchir les passages difficiles, d’avoir de l’eau jusqu’aux coudes et de nager dans le (petit et glacé) lac souterrain. Rafraîchissant. Stimulant. Impressionnant.

                Nous rencontrons Ariette, notre guide, le samedi matin et commençons notre rando dans ce pays de montagnes, de forêts et de rizières. Un régal. La carte postale s’installe pour de bon. 6 heures de marche à travers cette huitième merveille du monde à la découverte de ces fameuses rizières. En suivant les pas assurés de notre guide, on découvre un peu mieux la région, sa vie, les traditions locales, les guerres tribales et les soldats coupeurs de tête. En équilibre aux bords d’une terrasse ou les pieds dans la boue, on avance tranquillement en admirant le paysage et en se moquant allégrement de Lauranne qui accumule les tares aux handicaps les plus improbables (cheville foulée, sac trop petit, chaussures en lambeaux, chaussure droite dans un sac plastique jaune, pieds qui glissent dans les tongs de substitution…). Le boulet du groupe.

                L’arrivée à Batad, le village d’Ariette, reste tout de même le meilleur souvenir de cette expédition. Au détour d’un virage surgit cette imposante succession de terrasses où les villageois ont installé ça et là leurs maisons. Le paysage est magnifique et ça vaut bien feu les jardins suspendus de Babylone. Ma frustration d’enfance est vengée. Pour fêter ça (et aussi l’anniversaire de Gab’), on se fait une bonne bouffe et un gâteau de riz à se rouler par terre. Et c’est malheureusement ici que le baroudeur altruiste et alternatif que j’aspire à devenir est confronté à un dilemme insurmontable : dans cette quête sans fin de l’authenticité et des petits prix, faut-il choisir le logement confortable avec une belle vue ou le logement « typique » à 100 pesos de plus ? Choix difficile. Mais cette croisade vers l’authenticité l’a une nouvelle fois emporté.
                Rien ne vaut le levé de soleil sur Batad (vers 5am, quand même !), si ce n’est la cascade de Batad. Une rivière qui, après une chute de 40mètres, atterrit dans un lac et nous offre une baignade désirée et méritée. Les deux nous ont régalés, et c’est le cœur léger que nous prenons le chemin du retour pour le début de notre semaine de cours. Parce qu’on a tendance à l’oublier mais nous ne sommes pas en vacances, seulement en weekend 4jours/semaines.








4 septembre 2011

Un samedi soir à Mindoro

Pendant que certains sont à la Braderie de Lille avec Martine,
Pendant que d'autres font face à Irène ou à la guerre civile au Chili,
Pendant que certains s'installent à peine pour leurs 3A,
Pendant que d'autres flippent en pensant à la rentrée,
Pendant que certains font encore les comptes du mariage,
Pendant que d'autres tournent en rond à Orléans,
Pendant que certains découvrent la jungle péruvienne...

... d'autres passent leur weekend à Mindoro avec la plage de sable blanc, les cocotiers, les poissons clowns, les coups de soleil et tutti quanti.

Mais surtout avec le karaoké.

1 samedi soir.
6 heures.
4 australiennes.
4 philippins.
1 français (moi).
X bières.
2 micros.
? voisins exaspérés.
74 chansons chantées.
74 massacres musicaux.
18 tympans traumatisés.

Voilà deux extraits pour que vous aussi, où que vous soyez, vous puissiez goûter à cette passion locale  :








Conquis ?



5 août 2011

Plage abandonnée, surfeurs défoncés et crustacés

Jeudi 19 Mai - 14h50. Sciences Po. Je termine mon oral sur le sursaut républicain de la Commune de Paris et je savoure déjà mes vacances d’été surement plus désirées que méritées.

Mardi 14 Juin – 9h. Ateneo de Manila University. C’est la rentrée. Mon ersatz de vacances d’été se termine mi-juin et alors que les lycéens français pré-pubères n’ont pas encore planché sur les épreuves du Bac, je reprends docilement le chemin de l’école. La nouvelle est assez difficile à assimiler pour le jeune étudiant en troisième année que je suis. Alors, j’écoute d’une oreille distraite le premier cours d’introduction à la sociologie et, plus que vers le manifeste du bon vieux Karl, mon esprit divague tout doucement vers les plages de sable fin, les palmiers et les paysages verdoyants promis par le Lonely Planet.  
Parce que oui, pour cette 3A, je revendique mon droit fondamental et inaliénable au voyage et aux weekends s’étalant du jeudi soir jusqu’au mardi matin pour découvrir les montagnes au nord, apprendre à surfer sous le soleil des tropiques et jouer de l’harmonica sur une île paradisiaque perdue dans le Pacifique. C’est aussi (et peut être surtout) ça les Philippines. Et au passage, j’ai une pensée solidaire pour les collègues qui, dans un élan suicidaire, sont partis s’enterrer sous la neige de Toronto ou qui ont consciemment décidé de se ruiner à Londres ou à Dublin. Chacun sa 3A.

                Trop de monde et trop de pollution à Manille. « Les potes, c’est décidé, on part ce weekend,… mais où ? ». Pas de questions inutiles, on part, c’est tout. Vendredi matin, sacs sur le dos et sourires aux lèvres, on se retrouve à la gare routière. Décision prise après avoir épluché le Lonely et comparé les prix : ça sera les îles Capones, à Zambales. Ca nous aura coûté une poignée de pesos mais surtout 5heures de trajet à bord d’un bus climatisé comme une chambre froide. Beug dans la matrice des transports philippins ?! Pas du tout. Tous les bus du pays se sont lancés un défi mystérieux mais franchement malsain : à celui qui mettra la clim plus fort que le voisin pour récolter le plus d’angines chez les pauvres passagers qui ne savent plus quoi inventer pour gagner quelques précieux degrés corporels. Après un changement de bus, et 20 minutes douloureuses de tricycle, nous échouons sur la plage de Pundaquit. Et là, c’est le drame. Notre rêve d’île déserte se brise face au « Impossible my friend, there is a risk of typhoon this weekend, the sea is too dangerous ». Négociations closes. Et même notre air dubitatif à la vue du grand ciel bleu au dessus de nos têtes n’a pas suffis à le faire changer d’avis. Après avoir longuement hésité à contredire son diagnostic de marin d’eau douce, et avoir mis de côté l’option traversée à la nage, on se dit que finalement, Pundaquit avec sa plage, sa mer, ses vagues et ses surfeurs, est un plan B plus qu’acceptable.

                Un étudiant en échange aux Philippines qui se respecte fuit comme la peste les sentiers battus par les hordes de touristes par définition riches, trop nombreux et irrespectueux. Il maudit ces êtres détestables qui n’aspirent qu’à remplir leurs Nikon et checker les « inratables » du Lonely Planet dans un voyage aseptisé et sans saveurs. Non, définitivement non, cette noble âme alternative et altruiste a soif de rencontres, d’authenticité, de galères et de petits prix. Cet individu étrange sourit quand il souffre assis sur le toit d’un jeepney authentique, est prêt à payer 100pesos de plus pour un logement « authentique et typique » et se régale avec son Balut authentique (et je confirme, après avoir testé pour vous, qu’on ne peut pas se régaler avec un Balut, qui n’est rien d’autre qu’un fœtus de poussin cuit à la vapeur). En somme, l’étudiant en 3A aux Philippines veut voyager au sens propre. Ou du moins, il y aspire avec plus ou moins de succès et de sincérité. Nous avons donc essayé de suivre cette philosophie en nous entassant à 6 dans une petite hutte sur la plage (le moins cher sur le marché), en grignotant des gâteaux à 5pesos et en rencontrant les surfeurs philippins. 

                Le premier jour n’a été que plaisir et volupté dans un remake réussi de « sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés » face au soleil couchant. Le tout se terminant tranquillement dans un petit resto autour d’un jeu de tarot et de spring rolls à se rouler par terre. Mais le lendemain, tout s’accélère puisqu’on rencontre Josh, et grâce à lui toute la communauté des surfeurs du coin de paradis qui nous abrite pour le weekend. Les voyageurs « alternatifs et altruistes » qui sommeillent en nous exaltent puisque nous touchons au saint des saints du Voyage, au Graal du baroudeur : l’Authenticité de la rencontre. Bref, pour arrêter dans les adjectifs et les superlatifs, on a eu pas mal de chance de rencontrer ce Josh puisqu’il nous a fait visiter le coin et appris à dompter la vague. Mais avant d’aller plus loin, un petit portrait de personnage s’impose. Josh se présente sobrement  comme un surfeur qui, je cite, “attend sa vague”. On plonge en plein Brice de Nice (référence évidemment connue par l'intéressé).  Josh est donc le surfeur qui assume tous les clichés : une vie d’amour, de marijuana, de vagues et d’eau fraîche en se baladant de spots en spots avec ses planches à l’arrière du Van. Et grâce à lui, on découvre les waterfalls à quelques enjambées de la plage, mais aussi ses plantations de cannabis (promis maman, j’en ai pas fumé) et son campement. Le reste de l’après-midi se passe entre la plage et la mer qui s’énerve tout doucement. Avant goût du simili-typhon qui nous hantera le lendemain. Mais on profite tout de même du calme avant la tempête pour boire des coups avec nos potes surfeurs, rencontrer les habitués du coin et profiter de cette sainte Authenticité.

                Le dimanche se passera sous la pluie. Le genre de pluie qui ne s’oublie pas, sauf évidemment pour Marion qui passe son weekend terrée dans la hutte. Angine oblige. Mais comme on aime le risque et l’aventure, on affronte l’océan avec notre board, guidé par Josh qui tente de nous inculquer les bases de la glisse.  Dompter les vagues de la mer méridionale de Chine, s’élancer sur les flots la tête haute et goûter à l’adrénaline de la glisse, ça fait rêver non ? Du rêve à la réalité, la chute est rude. J’ai galéré sur ma planche trop petite (évidemment, on est aux Philippines), j’ai eu froid, j’ai paddlé, j’ai galéré, je me suis bien marré mais jamais, au grand jamais, j’ai réussi à me lever sur ma planche. Try again. Après ce cuisant échec, la soirée se profile tout doucement autour d’une bonne bière et d’un jeu de carte avec nos potos surfeurs. Cette dernière nuit passée sous la tempête dans une hutte en bambous nous aura finalement confirmé que les prévisions du marin pessimiste et incompétent cité plus haut se seront révélées justes. Cette dernière nuit nous aura également fait découvrir ce qui fait vibrer à l’unisson toutes les Philippines : le karaoké. Rien que pour cette spécialité culturelle, une 3A sous la neige de Toronto ou sans un sous à Londres aurait surement été une meilleure option. Parce que même si les anglaises ne savent pas s’habiller et même si les canadiens ont un sale accent, rien n’est pire que le karaoké. L’essayer, c’est le détester : les chansons sont mauvaises, les clips sont pires que tout, l’instrumentale est scandaleuse, les chanteurs chantent faux (et fort puisque les points sont attribués aux nombre de décibels enregistrés) et, comme pour le pastis, il n’y a pas d’heure pour un bon karaoké (de jour comme de nuit). Une horreur.
Retour mouvementé sous la pluie et dans des paysages inondés, trempés dans la chambre froide pour les 5heures du retour. Nous voilà de retour à Manille avec l’intime conviction qu’il reste des milliards de coins à découvrir dans ce pays, et des dizaines de weekends prolongés à savourer loin de la capitale.







12 juillet 2011

Quand Charly rencontre Manille.

8 Juin 2011. Charles de Gaulle Airport, Paris
12 Juillet 2011. 20 St Augustine Street, Dela Costa Homes, Barangay Barangka, Marikina City 1803, Manila.

Voilà plus d’un mois que j’ai foulé pour la première fois le sol philippin. Voilà plus d’un mois que j’ai quitté la France, affronté les émouvantes séparations et fait une croix sur mon été, la baguette et le bon vin. Voilà plus d’un mois que j’ai commencé ma troisième année dans l’archipel aux 7000 îles et ceci n’est que le début d’une année qui s’annonce intense. Et après avoir lutté jusqu’au sang avec la bureaucratie kafkaïenne de l’opérateur internet local pour pouvoir surfer au fond de mon lit junior size, il me paraît plus que temps de commencer mon blog. Un bon vieux blogspot. Surement la meilleure option pour éviter d’écrire 400 fois le même message et de tomber dans le vice du copier-coller pour donner quelques nouvelles, mais aussi pour remplir mon devoir de fils envoyé au fin fond de l’Asie avec les économies familiales.
« Smiling Red Horse » ?! Une idée stupide sans aucun doute, mais pas d’inquiétude, le mal du pays ne m’a pas encore poussé vers les sports équestres et PoneyStar.fr, je réserve toutefois l’explication d’un tel nom aux (nombreux ?!) chanceux qui viendront me rendre visite pour boire des coups au sari-sari du coin et discuter avec les potes du quartier.

Voilà donc un mois que je suis arrivé à Manille. Après m’être posé cette question fatidique mais légitime : « Bordel de merde, qu’est ce que je fous là pour un an ? », je découvre avec excitation cette ville énorme et grouillante, mes premiers philippins, le climat chaud et moite et cette pollution qui n’arrive pas encore à masquer les publicités qui tapissent la ville. Malheureusement, cet étonnement des premières heures laisse rapidement place à un difficile retour à la réalité et aux obligations que doit remplir tout novice d’une année d’échange. Un passage obligé qui se résume en deux questions assez simples : Où vais-je dormir cette année ? et Comment vais-je survivre aux procédures administratives de l’université et autres duplicatas et formulaires B-46 à faire contresigner par une secrétaire frigide d’un obscur département au fin fond du campus ? Ces deux questions ont hanté ma première semaine. Et je peux maintenant affirmer avec fierté que j’ai vaincu les trop nombreux détours administratifs d’Ateneo et que j’ai signé un contrat pour le logement avec le meilleur rapport loyer-cadre de vie qu’on puisse trouver dans ce bas monde.

Pour ce qui concerne les cours, je m’en sors avec un emploi du temps… agréable et proportionné : cours mardi et jeudi avec un total de 12heures de cours. Easy. Pour le logement, j’ai tout d’abord hésité entre le quartier d’expat’ je-suis-blanc-et-j’ai-de-la-tune protégé par des gardes privés mais avec des colocs d’internationaux à l’auberge espagnole, et le quartier bien plus vivant, typique et agréable mais plus déconnecté de l’ambiance erasmus. Ca sera la seconde option et je n’ai pas à le regretter une seule seconde. Je suis désormais domicilié au 20 St Augustine Street, Dela Costa Homes, Barangay Barangka, Marikina City 1803, Manila (toute preuve de vie envoyée par voie postale est la bienvenue) dans une coloc de 3 français à exactement 4minutes du campus (malheureusement, tous nos braves camarades internationaux anglophones étaient déjà installés à mon arrivée, aucune préférence nationale ou dérive consanguine là dessous). Une petite maison bleue accrochée à la colline où on a la chance de vivre au rythme d’un quartier vivant et souriant, d’être réveillé par le coq insomniaque de la cour commune et où on rencontre les voisins aussi étonnants qu’un avocat défendant les droits de l’Homme, l’énigmatique M. Paru Paro (ou Brigitte (!) pour les initiés) ou le musicien maudit fumeur de weed. C’est selon l’envie. J’ai déjà mon surnom au tier-quar : pas de Carlichon, Castor, gros Zinc ou Carlito ici, les p’tiots me saluent par un amical Charles Nowitzki dans un brillant hommage à Dirk Nowitzki qui, apparemment, me ressemblerait (je maintiens que c’est le joueur de NBA qui me ressemblerait et pas l’inverse). Et oui, par fierté j’utilise le conditionnel puisqu’après avoir vérifié la tête de l’heureux élu, j’ai été obligé de revoir à la baisse mes espérances qu’en à mon apparence. Vérifiez par vous-même.

Je suis maintenant installé. Et mis à part les quelques détails à régler tels qu’internet ou notre frigo d’occasion qui décide de passer du côté obscur de la force en chauffant à petit feu nos légumes et notre poulet, il faut avouer que j’y suis plutôt bien. Une routine s’installe tout doucement et annonce une année agréable à jongler entre les cours d’intérêt et de difficulté variables, les fêtes nombreuses et arrosées avec les internationaux et les philippins, la découverte de Manille et les trips qui remplissent mes weekends.  

Le campus en lui-même est assez impressionnant. Loin du bon vieux 27 et du Basile où la pinte est définitivement trop chère, Ateneo de Manila University étale ses différents bâtiments sur un énorme campus boisé qu’il faut traverser en mototaxi ou, pour les plus privilégiés, à bord d’un 4x4 aux vitres teintées. Ça grouille, ça crie, ça danse, ça étudie, et le tout donne un endroit agréable où, entre les gardes omniprésents et les étudiants pressés, on peut siroter tranquillement un petit Mango Shake en relisant Sartre (ou pas…).